L’un effleure les touches de son ordinateur, l’autre les cordes de sa voix et de sa guitare électrique. Les riffs charnels du second traversent comme autant d’éclairs les ambiances enveloppantes du premier, qui pilote ses machines avec le doigté d’un orfèvre avant de saisir tantôt sa basse tantôt sa clarinette pour élargir d’un coup le spectre sonore de ce duo magnétique. D’altitudes planantes en textures souterraines, entre la bande originale de Dead Man et l’univers de Rodolphe Burger, ce couple électro-sensible compose une partition élégante pour habiller des paroles qui donnent à voir, vous entraînant au chevet d’une prisonnière cent pieds sous terre, sur un iceberg à la dérive, en croupe derrière le dernier cow-boy de l’ouest…
Imaginez le fantôme de William Blake venu hanter les studios d’une radio abandonnée, jouant avec les machines encore vibrantes pour surfer sur leurs ondes égarées !
Radio Edith est un projet musical original et atypique consistant à mélanger des morceaux organiques et électroniques dans un environnement sonore enveloppant et envoûtant.
Le spectacle qu’ils ont créé en 2014 est construit comme un long message envoyé dans l’espace, comportant des musiques, des sons, des bruits, qui dressent un portrait de la diversité, de la vie et de la culture sur Terre – une référence et un hommage au Voyager Golden Record, un disque embarqué à bord de la sonde spatiale Voyager 1, envoyée dans l’espace en 1977 vers une éventuelle civilisation extra-terrestre.
Le disque comprend de nombreuses informations sur la Terre et ses habitants, allant des enregistrements de bruits d’animaux, des battements du cœur jusqu’au bruit du vent, du tonnerre ou d’un marteau-piqueur.
Sont aussi compris les enregistrements du mot « Bonjour » dans une multitude de langues, des extraits de textes littéraires, des images, de la musique classique et moderne.
Les mots de Jimmy Carter sont également enregistrés sur le disque : « C’est un présent d’un petit monde éloigné, une marque de nos sons, de notre science, de nos images, de notre musique, de nos pensées et de sentiments. Nous essayons de survivre à notre temps de sorte que nous puissions vivre dans le vôtre. »
Radio Edith s’est inspiré de cette démarche avec comme concept la création de sa propre Radio qui émet sa transmission finale depuis la Terre en 2069 : un message qui traverse l’espace et le temps.
Un hommage aux sons, à la poésie et aux signes de la vie sur notre planète.
François Velliet : chant, guitare électrique
Tristan Assant : machines (rythmiques, ambiances, bruitages, effets), guitare basse, clarinette
François Velliet a co-composé 5 albums avec le groupe de chanson Les Blaireaux, dont il écrit des titres sensibles, comme Pakrac ou Laureline, mais aussi la rabelaisienne Auberge du chat qui pète. Sous le nom de scène Franz il crée ensuite le spectacle « Bas les pattes » pour le jeune public, qu’il joue des Francofolies de la Rochelle à l’Alhambra. Edité par Milan Jeunesse, le livre-disque du même nom reçoit le coup de coeur de l’académie Charles Cros.
Tristan Assant explore 7 ans durant les coulisses de Radio France où l’habillage sonore est son art de prédilection, puis rejoint le monde du spectacle où il accompagne divers groupes et compagnies de théâtre. Il est désormais compositeur et musicien pour le théâtre et pour la scène.
photos © Ben Dieterlen
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